Quelle restauration pour l’orgue de La Chaise-Dieu ?

En 1975, une première restauration a permis d’entendre l’orgue muet depuis 1792. À ce moment, il a fallu refaire les soufflets qui étaient inutilisables. En 1995, lors de la seconde restauration, les soufflets qui étaient encore en bon état n’ont pas été touchés. En 2024, 50 ans après leur remise en peau, les soufflets étaient très fatigués et risquaient d’exploser rendant alors l’orgue inutilisable. Il a donc fallu les démonter, les envoyer en atelier et les remettre en peaux. Chacun des 4 soufflets pèse 350 kg.

La mécanique de l’orgue qui date pour l’essentiel de 1725 avait besoin d’être révisée pour rendre le toucher plus agréable. L’ensemble des 2500 tuyaux a été démonté pour permettre de tout aspirer et il a fallu les réaccorder, mais sans toucher à l’harmonie très respectueuse du style du XVIIIe siècle.

Chaconnes gigues et autres danses
De la musique profane à la musique religieuse

Existe-t-il une musique profane qui s’oppose à une musique religieuse ? Cette distinction qui apparaît évidente à nos cultures contemporaines n’a pas vraiment de sens à l’époque baroque ou classique. Les compositeurs utilisaient les airs populaires qu’ils réharmonisaient ou les formes musicales que tous pouvaient entendre dans les fêtes profanes. C’est ainsi que beaucoup de Noëls reprennent des airs connus (parfois même grivois). Les danses, gigues, chaconnes, lourres, sont devenues à l’église des duos, pastorales, trios etc. Des grands jeux pour l’orgue sont copiés sur la structure des ouvertures d’opéras de Lully. Les offertoires de François Couperin sont organisés comme les sonates pour instruments, en trois mouvements. Même Jean Sébastien Bach, dans la très sérieuse Allemagne n’a pas hésité à reprendre des concerti de Vivaldi pour les adapter à l’orgue.

Ce mélange des genres n’était pas toujours apprécié du clergé qui demandait, surtout à partir du premier tiers du XVIIIe siècle de jouer « gravement » c’est à dire sans virtuosité inutile et « dévotement » c’est-à-dire avec esprit de recueillement par opposition au style brillant et léger alors à la mode. Il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’on marque une vraie différence dans les formes musicales profanes ou religieuses.

Petite notice sur les auteurs interprétés

Pierre Attaignant (ca 1494-1552) n’est pas un compositeur mais un éditeur. Il publie 13 livres de messes et 36 livres de chansons (soit environ un millier), ainsi que les premiers recueils de musique instrumentale dont sept tablatures pour les claviers dont la plupart restent anonymes.

Jean Sébastien Bach (1685-1750) Considéré comme le Maître de l’orgue, son œuvre est immense, (1080) des cantates, des motets, des chorals, des passions, de la musique instrumentale et des magistrales compositions pour l’orgue.

Jacques Boyvin (1653-1706). Né à Paris, il vient s’installer à Rouen où il fut organiste de la cathédrale. Il a composé deux livres d’orgue comprenant une série de versets sur les huit tons d’Église.

Jacques Champion de Chambonnières (1602-1672). Compositeur et claveciniste, il est considéré comme le fondateur de l’école française de clavecin.

Arcangelo Corelli (1653-1713) est un violoniste et un compositeur italien considéré comme un des auteurs majeurs du baroque italien. Ses œuvres concernent trois genres instrumentaux, sonate, sonate en trio et concerto.

François Couperin (1668-1733). Organiste de Saint-Gervais à Paris, il a composé de nombreuses pièces pour clavecin, de la musique de chambre et des œuvres vocales ainsi que deux messes pour orgue.

Louis Couperin (1626-1661). Oncle du précédent, claveciniste, organiste et violiste, il fut le premier représentant notoire de la dynastie. Organiste de Saint-Gervais à Paris, il a composé pour l’orgue des commentaires liturgiques, des fantaisies et fugues.

Henry Du Mont (1610-1684). Originaire de la Principauté de Liège sa carrière se déroule à Paris où il fut organiste et claveciniste. Il a composé essentiellement de la musique religieuse qui a fortement inspiré Jean-Baptiste Lully et Michel-Richard de La Lande.

Jacques Duphly (1715-1789). Petit-fils de Jacques Boyvin, il fut organiste à Évreux et Rouen mais n’a laissé aucune œuvre pour orgue. En 1742, il s’installe à Paris et se consacre uniquement au clavecin pour lequel il a composé quatre livres.

Claude Gervaise. On ne sait rien de sa vie sinon qu’il vécut à Paris vers 1550 et qu’il fut probablement joueur de viole. On n’a conservé de son œuvre qu’une quarantaine de chansons.

Nicolas de Grigny. (1672-1703). Organiste de l’abbatiale de Saint-Denis puis à la cathédrale de Reims, il n’a laissé qu’un seul livre d’orgue de très grande qualité et comportant une messe et divers versets liturgiques sur des hymnes.

Georg-Friedrich Haendel (1685-1759). D’origine allemande, il s’installe à la cour du roi d’Angleterre où il devient un compositeur majeur.

Jean-Baptiste Lully (1632-1687). Compositeur tout puissant de la cour du roi Louis XIV. Il a écrit des opéras, des motets, des ballets de cour, mais aucune pièce d’orgue.

Marin Marais (1656-1728). Compositeur et joueur de viole. Le chant du cygne de cet instrument.

Jehan Titelouze (1563-1633) a été toute sa vie organiste à Rouen, essentiellement à la cathédrale. Il a laissé pour l’orgue, douze hymnes et huit Magnificat.

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