Lavaudieu

Saint Robert désirait fonder un « asile pour les femmes pieuses ». Le Livradois, tout en rudesse, ne convenait guère à cette fondation. Mieux valait d’ailleurs séparer davantage les moniales de la Chaise-Dieu. Par contre, l’église de Saint-André de Comps convenait tout à fait. Elle avait été donnée aux Casadéens par Raoul de Lugeac vers 1050. Tout autour s’étendait une contrée vallonnée, plus riante que le sévère Livradois, tandis que la Senouire, qui passait non loin du village, le reliait à La Chaise-Dieu. Ce fut là qu’il éleva, entre 1052 et 1058, le monastère des moniales casadéennes.

Par une bulle de 1177, le pape Alexandre III met le prieuré de Lavaudieu sous la protection de l’église romaine.

En 1487, le lieu fut rebaptisé Vallis Dei, « Vallée de Dieu », Lavaudieu.

Cloître roman de l’abbaye de Lavaudieu
A Lavaudieu, une des peintures murales (XIVe) sur le mur sud de l’église figure l’abbé Robert consacrant Judith d’Auvergne.
© Luc Olivier

Saint-Nectaire

Église de Saint-Nectaire

L’église de Saint-Nectaire, construite un siècle après l’église abbatiale de saint Robert, lui serait, selon la tradition assez semblable. Elle fut dès le début desservie par des moines casadéens. Ce lien disparut au XVIe siècle1.


Abbaye Saint-Pierre de Brantôme

Dans le Périgord, l’abbaye Saint-Pierre de
Brantôme était une fondation carolingienne.
Elle fit partie de la congrégation casadéenne de 1080 jusqu’à la fin du XVIe siècle.

Abbaye Saint-Pierre de Brantôme

Abbaye Saint-Marcellin de Chanteuges

Située aux confins du Brivadois, du Gévaudan et du Velay, l’abbaye fut fondée en 936 par le prévôt de Brioude, Cunebert. L’abbaye, placée sous l’invocation de saint Marcellin, avait de quoi entretenir une communauté d’une certaine importance grâce à ses dépendances seigneuriales, le bourg et la paroisse de Chanteuges et une vingtaine au moins d’exploitations agricoles.

Dans la première moitié du XIIe siècle, l’église fut « transformée en forteresse » et servit de « refuge aux voleurs et aux criminels » dirigés par un seigneur de Digons2. Le 14 avril 1137, afin de remédier à cette déchéance, l’abbé Raymond, impuissant, abandonna son bâton pastoral à l’abbé de La Chaise-Dieu. Avec l’appui de ses vassaux et de ses alliés, l’abbé Étienne de Mercœur put s’emparer du monastère-forteresse. L’abbaye de Chanteuges devint prieuré dépendant de La Chaise-Dieu. Des moines s’installèrent dans les bâtiments qu’ils restaurèrent, reconstruisirent l’église saccagée et commencèrent l’édification de la magnifique église priorale encore visible.

Dès le début du XIVe siècle, les abbés s’intéressèrent à Chanteuges dont le climat était plus clément que celui du Livradois. Vidé de ses moines, à l’exception de deux ou trois, Chanteuges fut la résidence secondaire des abbés dont les derniers, André Ayraud, Hugues de Chauvigny et Jacques de Saint-Nectaire y firent de fréquents séjours et l’embellirent. Serrés autour de l’église des moines, les bâtiments conventuels comportaient aussi bien les locaux nécessaires à la vie des religieux : cloître, réfectoire, dortoirs, que ceux convenables à un seigneur : écuries, grange, cellier, four banal et prison. Le village de Chanteuges resta le centre de la seigneurie, entouré à quelque distance d’exploitations relevant de la censive seigneuriale.

Abbaye Notre-Dame de Faverney

Abbaye Notre-Dame de Faverney

En Bourgogne, l’abbaye de Faverney avait été fondée dans la première moitié du VIIIe siècle pour des moniales. C’était au IXe siècle un monastère important, qui suivait la règle bénédictine. Mais au XIIe siècle, ayant souffert de l’appropriation, mal placée dans le comté de Bourgogne, à peu de distance de la frontière du royaume de France, l’abbaye était ruinée, quasi déserte. Les seigneurs voisins, les Jonvelle, les Rougemont, les Jussey et les Venisey, profitant de leurs fonctions d’avoués, avaient purement et simplement spolié le couvent. Ce que voyant, malgré les conseils de saint Bernard qui avait essayé par ses directives de réformer les religieuses, l’archevêque de Besançon et le comte de Bourgogne Renaud III, neveu du pape Calixte II, décidèrent de remplacer les moniales par des religieux casadéens (1132). Par la volonté de l’archevêque Anseric, Faverney entra dans la catégorie des abbayes les plus étroitement soumises à l’abbé de La Chaise-Dieu qui en désignerait l’abbé en chapitre casadéen et pourrait le déposer. Le pape Innocent II confirma la « tradition » de Faverney dès 1133, tandis qu’une douzaine de moines, sous la direction de l’abbé Bernard, institué par Étienne de Mercœur, prenaient possession de l’abbaye bourguignonne.3

À l’étranger

Frassinoro en Italie

En 1080, l’abbé Seguin se rend à Rome afin d’obtenir du pape confirmation des privilèges et possessions de La Chaise-Dieu. En 1107, le pape Grégoire VII fit également une donation à La Chaise-Dieu, l’abbaye de Saint-Pierre de Frassinoro, fondée en 1071 dans l’Apennin par la comtesse Mathilde. Le pape venait d’excommunier l’empereur d’Allemagne Henri IV et de reconnaître Rodolphe de Souabe. Or, Frassinoro était une importante seigneurie monastique commandant un passage de l’Apennin, sur la route qui conduit de Modène à Pistoïa par la haute vallée de la Situla. Le but était de soustraire ce prieuré aux tentations impériales alors qu’il se situait sur une des routes reliant la plaine du Pô à la Toscane. Seguin y installa comme abbé un de ses religieux, Pons. Ce rattachement s’acheva pendant le grand schisme à la fin du XIVe siècle.

Burgos en Espagne

Les souverains castillans, Alphonse VI et sa femme Constance de Bourgogne, réclamèrent Adelelme qui avait résigné sa charge d’abbé pour rester dans la solitude, pour fonder dans leurs États un monastère casadéen. Il arriva en Castille en 1085. Le roi fit bâtir, aux portes de sa capitale, Burgos, une chapelle, un hôpital destiné avant tout aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, et un prieuré conventuel qui fut le plus important monastère de la ville. Quand les constructions furent achevées, en 1090, Alphonse VI en fit donation à La Chaise-Dieu, en y ajoutant d’autres biens. Jusqu’à sa mort, survenue en 1097, Adelelme partagea ses jours entre la desserte de l’hôpital, la direction du prieuré et la contemplation dans l’oratoire du monastère.

Les sites casadéens

Pour une liste très complète des sites casadéens, consultez le site du Réseau européen des sites casadéens.


  1. Pour découvrir l’église de Saint-Nectaire, voir l’émission « Églises de France » de la chaîne KTO-télévision catholique, qui lui est consacrée.[]
  2. Pierre-Roger Gaussin, Huit siècles d’histoire, l’abbaye de La Chaise-Dieu, 1043-1790, Édition « Almanach de Brioude », p. 93-94 et Le rayonnement de La Chaise-Dieu, p.130-131.[]
  3. Pierre-Roger Gaussin, L’abbaye de La Chaise-Dieu (1043-1518), p. 152.[]
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