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7. La Crucifixion
Leçons et phylactères
Le mystère de la mort sur la croix et de la Résurrection du Christ est au cœur de la foi chrétienne. Sur les quatre tapisseries illustrant ce mystère, trois rompent avec la disposition que nous avions depuis la première tapisserie. Cela manifeste que la mort et la résurrection du Christ bouleversent la Création.
La tapisserie de la Crucifixion est carrée et ne présente qu’un seul triptyque dont l’organisation est modifiée. Les deux préfigurations et les quatrains ne sont plus de part et d’autre d’une scène centrale, celle-ci occupant la quasi-totalité de la tapisserie ; elles sont chacune dans un angle supérieur de la tapisserie avançant vers la scène centrale comme un balcon et les prophètes ne se trouvent plus dans des fenêtres au-dessus et au-dessous de la scène centrale mais dans des niches en bordure de la tapisserie.
La scène de la Crucifixion a été relatée par les quatre Évangélistes : Matthieu 27, 35-56 ; Marc 15, 24-41 ; Luc 23, 33-49 et Jean 19, 17-37. Seul saint Luc nous dit que deux larrons ont été crucifiés en même temps que Jésus. Quand à saint Jean, il nous précise la présence de la Vierge Marie, de saint Jean et de quelques femmes au pied de la croix et que, pour vérifier que le Christ était bien mort, un des soldats lui transperça le côté, ce que montre la tapisserie.
La Crucifixion du Christ est préfigurée par le sacrifice d’Isaac par son père Abraham et l’épisode du serpent d’airain dressé dans le désert par Moïse pour sauver les Hébreux de la morsure des serpents.
En haut, les leçons
Genesis XXII
Abraam Isaac filium unicum sibi que valde charum Victimam
Deo optimo maximo sponte obtulit.
Omnipotens itaque Pater filium suum unigenitum
Sua bonitate pro nobis immolandum tradidit.
Genèse 22, 2-10
Abraham offre volontairement au Dieu très grand et très bon
son fils unique et très cher Isaac.
De même, le Père Tout-Puissant livra, par pure bonté,
son Fils unique pour être immolé en notre faveur.
Numeri XXII
Eneum serpentem Moïses elevavit in deserto
Quem intuentes a serpentibus vulnerati curabantur.
Ita Christum ludei exaltaverunt in crucis ligno
Quem attricto corde contemplantes ab omni culpa sanantur.
Nombres 21, 9
Moïse éleva le serpent d’airain au désert ;
ceux qui le regardaient et qui étaient blessés par des serpents étaient guéris .
Ainsi les Juifs élevèrent le Christ sur le bois de la croix
et ceux qui le contemplent avec un cœur contrit sont guéris de toute faute.
Au centre
Au centre de la tapisserie, en haut de la croix, se trouve le panneau que Pilate a fait mettre avec l’inscription INRI :
Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum
Jésus de Nazareth Roi des Juifs.
Jean 19, 19
À gauche
Dans la niche supérieure, le prophète Isaïe (53, 4) affirme :
Vere languores nostros et dolores nostros ipse tulit ipse portavit.
Le texte de la Vulgate
Vere languores nostros ipse tulit et dolores nostros ipse portavit est légèrement modifié.
Vraiment ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé.
Dans la niche inférieure, c’est le roi David (Psaume 141 (140), 2) qui dit :
Elevatio manuum mearum sacrificium vespertinum.
Que mes mains s’élèvent en sacrifice du soir.
À droite
Le roi David dans le psaume 22 (21), 17 affirme :
Foderunt manus meas et pedes meos.
Ils ont percé mes mains et mes pieds.
Quant au prophète Isaïe (53, 12), dans la niche en bas à droite, il nous dit
Cum sceleratis reputatus est.
Il a été compté au nombre des scélérats.